Avis sur le livre : Tueurs

À lire « Tueurs », dans lequel l’accumulation chère à l’auteur mène le réel à saturation, on pense à « Malaise dans la culture », pourtant écrit en 1929, donc avant les grands génocides des décennies suivantes, dans lequel Freud analyse la pulsion de mort à l’œuvre en chacun et en tous, toujours et partout. Et ce sont les victimes de cette destructivité, enfin rendues à la parole, qui referment le livre d’Espitallier et nous interpellent, nous qui regardons souvent ailleurs et « qui n’entendons pas qu’on crie sans fin ».

Camille Laurens, Le Monde - 4 Mai 2022