Avis sur le livre : La malédiction des Médicis t.2: Les lys de sang

Ce livre est le deuxième tome du triptyque de Patrick Pesnot dédié à la famille Médicis. S’il peut être lu indépendamment (vingt ans séparent les deux histoires), la lecture des trois ouvrages offre une mise en perspective de l’histoire des Médicis des plus intéressantes. Ce volet est consacré à la vie de Cosimo Ier. Mais là où dans le premier tome, l’attention du lecteur se centrait quasi exclusivement sur Lorenzo le Magnifique, on s’attache un peu plus ici à découvrir d’autres personnages du clan et, pour ma part, je retiendrai plus particulièrement, quoique pour des raisons très différentes, les deux papes – Léon X et Clément VII – ou bien encore Maria Salviati. Si l’ouvrage s’ouvre sur la déconfiture connue par les Médicis après le décès de Lorenzo, celle-ci ne sera que temporaire. Bientôt le lecteur découvre Cosimo, prétendant potentiel au duché de Florence, menacé dès son enfance par un membre de son clan, le pape Clément VII, qui souhaite que le pouvoir revienne à son fils illégitime, Alessandro. Pour protéger Cosimo, sa mère le tient éloigné de Florence. Mais lorsqu’Alessandro, devenu duc, est assassiné par son propre cousin, Cosimo est finalement porté au pouvoir. C’est alors que le lecteur, tout comme les patriciens de la cité toscane, commence à prendre la mesure de la personnalité de Cosimo, alors tout juste âgé de 17 ans. On le croyait malléable, on le découvre calculateur, ingrat, froid, cruel et pétri d’orgueil. A l’instar du peuple de Florence, là où, au travers de la plume de Patrick Pesnot, on s’attachait à Lorenzo le Magnifique dans le premier tome, on ne ressent ici aucune sympathie pour ce tyran qui considère que le pouvoir doit s’exercer par la crainte. Dans ce volet, l’art, de même que les guerres et les alliances politiques, sont un peu moins présents, l’auteur privilégiant les nombreuses querelles intestines empoisonnant la famille et, à la vue du sang qui coule abondamment au fil des pages, on comprend mieux le titre « Les Lys de sang ». Au travers d’un roman bien construit et d’une plume alerte, on ressort avec l’impression, qu’après le règne de Lorenzo, symbole de l’apogée des Médicis, celui de Cosimo Ier pourrait être le commencement d’un lent déclin.

pika - 13 Avril 2019